Bien dormir pour bien grandir : Focus sur le sommeil de l’enfant

Au cours de notre vie, nous passons quasiment un tiers de notre temps à dormir. Le sommeil est un besoin fondamental pour grandir et se développer, tout aussi important que se nourrir ou respirer. Ce temps précieux est essentiel pour permettre à l’organisme, sous l’influence de substances biologiques dont la célèbre hormone de croissance, une croissance optimale. 

La régénération des tissus, la maturation du système nerveux ou encore, la construction de la mémoire et l’intégration d’informations acquises pendant la journée, et ce, dès la naissance, se fait grâce au repos. 

Grandir, apprendre, se développer harmonieusement nécessite donc un sommeil de qualité adapté aux besoins de l’enfant. Découvrez dans cet article comment se construit et évolue le sommeil de l’enfant.

Quels sont les facteurs biologiques du sommeil de l’enfant ?

Le sommeil, s’il est un mécanisme biologique déjà en place à la naissance, suit un long processus de maturation en lien direct avec le développement du cerveau

Il évolue en rythme, par cycle, selon les besoins au fil de la croissance. 

Ce n’est réellement qu’à partir de 2 ans qu’il se consolide, se met en place avec moins de réveils nocturnes et de fragmentations, pour se stabiliser vers 3 ans et se rapprocher dans son architecture à celui d’un adulte. 

L’enfant aura encore de gros besoins en sommeil et celui-ci évoluera encore durant l’adolescence. Au fil de la croissance, le sommeil suit une lente progression et évolution pour passer d’un sommeil fœtal à un sommeil «mature» d’adulte. 

Afin de comprendre la construction et l’organisation du sommeil de l’enfant, il est nécessaire de connaître les différents facteurs biologiques qui entrent en jeu selon les cycles. 

La pression du sommeil

Elle est générée par l’accumulation de substances hypnogènes (adénosines, prostaglandines…) tout au long de la journée lors des phases d’éveil. Ces substances inhibent l’activité du cerveau pour déclencher l’envie de dormir et participer à la récupération, à la pression du sommeil. 

Les hormones et neurotransmetteurs

Cortisol, mélatonine, GABA, acétylcholine entre autres, sont impliqués dans la régulation du sommeil. Mais aussi l’ocytocine qui favorise le processus de détente et permet de s’endormir sereinement. 

L’horloge biologique

C’est le rythme circadien qui se met en place les trois premières années de vie, régulé par les cellules rétiniennes, par l’hormone de la mélatonine et tous les donneurs de temps grâce à la lumière. L’organisme et le sommeil se synchronisent grâce à l’horloge biologique. 

Le tempérament, la personnalité

En dépit de ces similitudes dues au fonctionnement humain, les besoins de chaque personne s’expriment de manière spécifique. Ils dépendent des particularités de la génétique, de l’environnement, du chronotype, du rythme de vie et de l’hygiène. 

L’hygiène de vie

Les habitudes de vie influent sur la physiologie dont les acteurs du sommeil et la qualité de celui-ci. Tout un ensemble de paramètres influence ainsi le sommeil et sa qualitéIl est nécessaire de tenir compte d’une hygiène de vie globale favorisant le bon déploiement des systèmes de façon holistique, et une connaissance des besoins spécifiques adaptés à chaque étape d’évolution et d’âge.

Quelle est l’évolution des cycles de sommeil chez l’enfant ?

La composition des cycles de sommeil

Le sommeil est évolutif au cours de la vie ainsi qu’au cours d’une même nuit. Tout comme nos journées, le sommeil est rythmé par des cycles. 

Chaque cycle est constitué de 3 phases : 

—  L’endormissement où les signaux de fatigue se font sentir. 

— Le sommeil lent, qui est d’abord appelé le sommeil « léger » et devient ensuite profond. C’est durant le sommeil lent que nous récupérons de la fatigue physique. 

— Le sommeil paradoxal qui est également appelé sommeil « agité », le moment des rêves. Nous récupérons de la fatigue nerveuse. 

Chaque cycle est suivi d’un micro-éveil, une petite période de transition vers le prochain cycle. Les nuits sont composées de périodes d’une durée moyenne différente selon l’âge, et ce dès la vie intra-utérine. 

Comment évolue ce rythme au fil du temps ? 

La construction et l’organisation des cycles ainsi que les besoins en sommeil (nombre d’heures diurnes et nocturnes) vont évoluer au fur et à mesure que bébé va grandir : 

— In utéro : le sommeil dit « agité » fait son apparition vers 28 semaines de gestation et le sommeil dit « calme » vers 30 semaines. Le fœtus passe la plupart du temps à dormir, alternant ces 2 phases de sommeil. 

— De 0 à 2 mois : le nourrisson s’endort presque toujours en sommeil agité et cela représente 50 % à 60 % de son temps de sommeil. Les cycles sont courts, mais peuvent s’enchaîner 3 à 4 fois. C’est une alternance de périodes de sommeil agité et de périodes de sommeil calme. Le tout petit bébé ne dort en général pas plus de 2 à 3 h de suite. Il ne fait pas la différence entre le jour et la nuit. Vers 2 ou 3 mois, bébé atteint une maturité cérébrale suffisante pour dormir plus longtemps. À la naissance, bébé peut faire jusqu’à 6 siestes par jour, tout dépend de la longueur de celles-ci. 

— De 3 à 9 mois : c’est dans cette tranche d’âge que les caractéristiques du sommeil de l’adulte apparaissent, ainsi que la périodicité nuit et jour. Le sommeil agité se transforme en sommeil paradoxal et il diminue passant de 60 % à 30 % (une fois adulte le sommeil paradoxal prendra la dernière position dans les cycles). 

Le sommeil « calme » change pour se diviser en sommeil « lent » et « lent profond ». Les cycles s’allongent également. Le rythme hormonal cortisol/mélatonine se met progressivement en place. 

À 4 mois, c’est la première période « régressive » de sommeil durant de 2 à 4 semaines. Le sommeil est perturbé par les grands bouleversements d’apprentissage, moteurs, cognitifs et développementaux. C’est dans cette période que l’endormissement devient tout un processus de « lâcher prise », de détente, permettant à l’enfant de se déconnecter du monde environnant et s’endormir. 

Vers 3 mois, bébé fait 4 siestes, autour de 5/6 mois plutôt 3 siestes, et entre 6 et 9 mois, il passe de 3 à 2 siestes. 

— De 9 mois à 3 ans : la structure du sommeil se rapproche de celle de l’adulte. À partir d’1 an, les endormissements se font toujours en sommeil lent. 

Entre 12 mois et 18 mois, bébé passe de 2 siestes par jour à une seule vers 14/15 mois. La sieste s’arrête parfois pour certains enfants dès 2 ans, mais certains la conservent jusqu’à 5/6 ans. 

— De 3 à 6 ans : la structure du sommeil change et le temps de sommeil total se réduit. Les cycles s’allongent pour atteindre la durée de celle de l’adulte progressivement. Le sommeil se réorganise avec une première partie de la nuit pour la récupération immédiate via le sommeil profond, et le sommeil paradoxal qui se place en fin de cycle. C’est d’ailleurs là que peuvent apparaître des terreurs nocturnes, troubles du sommeil, ou somnambulisme dus à la difficulté de sortir de l’état de sommeil très profond pour un état de vigilance. Plus l’enfant est fatigué, plus ces phénomènes peuvent arriver. 

— 4 à 5 ans : la sieste peut s’arrêter selon le profil et selon la qualité des nuits, mais il reste nécessaire de maintenir un temps de repos en remplacement. 

— 6 à 10 ans : la sieste n’est plus d’actualité, les cycles sont plus longs et durent 90 minutes. Le temps général de sommeil dure environ 10 h par nuit. Le sommeil paradoxal représente environ 20 % à 25 % du sommeil total. 

Pour aller plus loin et découvrir concrètement comment favoriser le sommeil de votre enfant, je détaillerai dans un prochain article quelques conseils pratiques pour faciliter le sommeil de bébé la nuit.

En attendant, n’hésitez pas à consulter ma page dédiée aux séances de naturopathie enfant et profitez d’un appel découverte offert de 15 minutes pour discuter ensemble des spécificités du sommeil de votre enfant.

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